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Perles de La Mer de Cortéz: Un savoir-fare spécifique


Une jolie teinte grise. C’est ce qui fait la réputation des perles de la mer de Cortéz, entre la côte ouest du Mexique et la péninsule de Basse- Californie. On les pêchait déjà à l’époque pré-hispanique mais leur élevage ne commence vraiment qu’à la fin du XIXe siècle avec Juan Gastón Vives et ses cultures de Ma- dreperla ou Pinctada mazatlanica. Son objectif : produire de la nacre utilisée ensuite dans la fabrication de boutons. Mais, au moment de la révolution mexicaine (1911), les installations sont détruites et la pêche est déclarée libre. Beaucoup pêchent alors à la dynamite détrui- sant toute la population naturelle d’huîtres perlières.

La production ne réapparaît que dans les années 1990 avec deux entreprises : Perlas Únicas et Perlas del Cortéz. Elles produisent à l’année 5 200 perles libres et 10 400 demi-perles, ou mabés, ainsi que des produits dérivés à base de nacre (boutons, produits de beauté). « Il a fallu faire des recherches pour remettre au point les techniques, explique Carlos Cáceres Martínez, responsable technique de Perlas del Cortéz et chercheur à l’Université autonome de Basse-Californie du Sud. Les animaux d’ici, Pinctada mazatlanica et Pteria sterna, sont différents de ceux de Tahiti ou d’Asie. Le savoir-faire, notamment pour l’induction de la perle, n’était pas directement transposable. » Après la collecte de naissains et un prégrossissement d’environ dix-huit mois vient la partie la plus délicate : l’ensemencement. Pour les mabés, il faut coller un morceau de plastique sous le manteau de la coquille. Naturellement, l’huître secrète de la nacre qui va recouvrir l’implant. Pour les perles libres, l’opération est chirurgicale. Il s’agit d’introduire un implant sphérique de coquille et un morceau de tissu d’une autre huître près de la gonade. « L’endroit est précis. L’opération nécessite une sensibi- lité très fine. » Ensuite, retour en mer pour en- viron deux ans, dans des filets en plastique triangulaires suspendus à des long lines (filières). Il faut donc plus de trois ans pour obtenir une perle. « Et c’est toujours la sur- prise. On n’a, pour l’instant, aucun moyen de contrôler le processus qui est très aléatoire. Il y a tou- jours un risque que l’implant soit expulsé ou que la perle ne soit pas ronde. » Une technique maîtrisée pour les demi-perles donc, mais qui doit encore être améliorée pour les perles libres, notamment via l’acquisition d’un appareil à rayons X. Si la production reste limitée, elle est de qualité : 75 % de ces pièces sont classées comme gemmes (pierres précieuses) de bonne ou haute qualité.

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Cultures MARINES n°223 - février 2009

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